Béatrice NICOLLIER-DE WECK
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1572 : année de la Saint Barthélemy. Le présent volume contient plus d'un document poignant sur le terrible événement, notamment ce billet écrit en hâte à Bullinger, à l'arrivée des premières nouvelles, "je t'écris peut-être pour la dernière fois" - car le bruit courait que les soldats français allaient envahir aussi Genève, et que Bèze était en tête de la liste de ceux qui devaient périr. Suivent les commentaires, plus nombreux et explicites, sur les brusques changements d'avis du roi, devenu le tyran par excellence, sur l'élaboration d'un récit officiel, qui sera le De furoribus Gallicis. Le volume contient, bien sûr, force autres documents sur les polémiques allemandes, sur les synode de Nîmes, sur la discipline ecclésiastique, etc.
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Les événements allemands dominent l'année 1571, la polémique entre ubiquitaires, ou gnésioluthériens, et philippistes y faisant rage. Bullinger à Zurich et Bèze à Genève y prirent part, aux côtés des "philippistes". Notre auteur écrivit cette année-là un petit livre contre Selneccer, l'un des théologiens saxons ubiquistes et une grande préface au livre d'un jeune philippiste nommé Hardesheim, contre Andreae et Chemitz. Ce texte figure dans ce tome XII, dûment expliqué et annoté, et constitue un spécimen de ces luttes théologiques si ardentes et si difficiles à comprendre de nos jours. 1571 fut aussi l'année du Synode des Eglises de France de La Rochelle, que Bèze présida, et qui affirma solennellement la Confession ainsi que la Discipline des Eglises de France, ce qui occasionna quelques malentendus, laborieusement dissipés, entre Zurich et Genève.
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Tout au long de l'année 1570, les lettres de Bèze reflètent les péripéties de la troisième guerre de religion en France, jusqu'à la paix de Saint-Germain, en été de cette année. Mais ses lettres, et plus encore celles qui lui sont adressées, reflètent les débats théologiques d'Allemagne - à Heidelberg, on établit un Consistoire à la genevoise, malgré les oppositions d'Eraste et du parti des anti-disciplinistes ; à Cologne et dans la région rhénane, les vicissitudes des églises de réfugiés se reflètent dans des documents très curieux. De Pologne émanent divers documents centrés autour du Consensus de Sandomir. Enfin, la correspondance entre Dudith, humaniste hongrois, et Bèze remplit bien des pages de discussions sur la notion d'Eglise, unité et dissensions. Dans les annexes signalons la préface de l'édition bézienne des Dialogues d'Athanase.
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